Menu
Les Bonnes - Comment jouer les Bonnes - Jean GENET - Éditions de l'Arbalète - broché - 96 pages - 1967
Couverture et dos d'usage - 3 premières pages soulignées au stylo bleu - - envoi très soigné et rapide - ref BIB - 1
(hors frais de livraison)
Les commandes sont expédiées sous 24h à réception du règlement (pas d'expédition le samedi)
Genet a choisi comme personnages « Les Bonnes ». Au début de la pièce, deux sueurs, Claire et Solange, seules dans la chambre de Madame, « d'une dame un peu cocotte et un peu bourgeoise » , pendant son absence, jouent pour elles, et entre elles, des variations sur le thème des Bonnes et de Madame. Claire incarne Madame tandis que Solange joue de temps en temps le rôle de sa sueur Claire. Chacun des personnages menace de quitter ou de reprendre sa propre personnalité, ou d'inverser les rôles. Elles préparent un tilleul, chargé de gardénal, pour l'empoisonner. Comme on peut découvrir qu'elles ont par une lettre anonyme à la police dénoncé Monsieur, un moment arrêté, puis relâché, elles parlent avec véhémence toutes les deux, en tête à tête, de leur situation de bonnes et s'exaltent jusqu'à imaginer une mise à mort. Dans leur folie elles hésitent entre vouloir assassiner Madame, le personnage réel, et Madame incarnée par Claire. Solange force Claire à boire le tilleul empoisonné. Genet nous avertit. Il ne faut pas prendre cette tragédie à la lettre « C'est un conte, c'est-à-dire une forme de récit allégorique. « Sacrées ou non, ces Bonnes sont des monstres. Elles ont vieilli, elles ont maigri dans la douceur de Madame. Elles crachent leurs rages. » Les domestiques sont des êtres humiliés dont la psychologie est perturbée. Austères dans leur robe noire et souliers noirs à talons plats les bonnes ont pour univers la cuisine et son évier ou la chambre en soupente, dans la mansarde, meublée de deux lits de fer et d'une commode en pitchpin avec le petit autel à la Sainte Vierge et la branche de buis bénit. Genet a réussi cette pièce : « Les Bonnes », peut-être parce qu'il revivait, à l'intérieur de ses personnages, en l'écrivant, sa propre humiliation.